Un quatrième jour
"Et Dieu dit: Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue des cieux pour séparer le jour et la nuit, et qu’ils servent de signes et qu’ils fassent les époques et les jours et année;..."
Le verset implique-t-il une création des corps célestes le quatrième jour? N’est-ce pas là la
preuve que nous avons ici un récit mythique ou l’expression d’une cosmologie archaïque et qu’il serait inutile de vouloir creuser en profondeur?
Soulignons d’abord que l’auteur sacré utilise avec beaucoup de circonspection le verbe bara, quelque soit le sens qu’on veut lui donner. Ici le verbe bara qui signifie une initiative particulière
et créatrice de Dieu est soigneusement évité. Même si l’auteur croyait réellement que le soleil et les étoiles ont été créés le quatrième jour, il s’est soigneusement gardé, guidé par la lumière
de la révélation, de l’exprimer en termes précis. Il a par contre révélé le sens de l’apparition des corps célestes pour nous: il s’agit de séparer le jour de la nuit, de signes et des moyens de
marquer les époques, les jours et les années.
Autrement, il faudra penser avec Godet que :" que le développement des cieux a marché parallèlement à celui de la terre et que c'est au moment marqué par le quatrième jour dans la
formation de celle-ci que l'organisation actuelle des cieux a atteint son terme, et qu'en particulier l'apparition de la lumière est devenue dépendante de celle du soleil et des
astres."
Au contraire des constructions mythiques qui personnalisaient les astres célestes la Bible leur donne une fonction par rapport à la volonté divine. Pour l’auteur, aux prises avec des manifestations vulgaires du paganisme, il importe de rappeler que ces astres, objets de vénération païenne ne sont que des forces impersonnelles chargées d’accomplir la volonté du créateur.