"Or la terre était informe et vide"
L’auteur passe à la partie du monde qui nous
intéresse c’est-à-dire la terre. Il sera ensuite question de la région d’Éden puis enfin de la terre de Canaan. Le chaos régnait-il au commencement de notre terre ou bien s’agit-il d’un tohu-bohu
ayant succédé au monde primitif? L’interprétation traditionnelle penche pour la première hypothèse estimant que la liaison entre les deux premiers versets est trop immédiate pour que l’on puisse
entrevoir une telle possibilité. L’état chaotique que représente le second verset de la Genèse ne serait que la situation de la terre au commencement. La seconde interprétation voit plutôt dans
l’état décrit, dans le second verset de la Genèse, le résultat d’un bouleversement cosmique ayant engendré le chaos. Elle se base sur les contextes dans lesquels le terme hébreu tohou se trouve
utilisé:Esaïe rappelle que l’Éternel "n’a pas créé la terre vide" mais qu’"il l’a modelée pour être habitée". (Esaïe 45.18). Le chaos serait donc le fruit du péché d’une révolte des créature
contre l’ordre du créateur, dans cette même logique, Jérémie voit le monde s’engouffrer dans le chaos suite au péché de l’homme :"J’ai regardé, s’écrie-t-il, la terre: un chaos; les cieux: leur
lumière a disparu..."(Jérémie 4.23 ).Le Psaume 104 évoque une action de l’Esprit divin visant à renouveler la face de la terre(Psaumes 104:30 ).Tous
ces détails suggèrent l’idée d’une catastrophe due à l’abandon du monde par Dieu, ce à cause du péché.
"Et l’Esprit divin se mouvaient à la surface des eaux"
Comment doit-on se représenter l’état de notre planète à cette époque cosmique? Les mots du verset "tehom," "maiim,"
suggèrent un état où les eaux primordiales couvraient l’ensemble de la surface du globe, il semble qu’il y ait eu d’abord un jaillissement, un
amoncellement des eaux (tahom) suivi une période glaciaire, au-dessus de la calotte glaciaire et de l’océan primitif, l’atmosphère actuelle devait être saturée par une brume épaisse, le verset
correspondant dans Job confirme tout cela:(Job 38:8,9).
Dans le récit jobien, l’Eternel refrène l’impétuosité des eaux du tehom en couvrant (sakak-hiphil) la mer
d’un couvercle renforcé (delethaim). Il est dit au verset 9 qu’une nuée épaisse (anan) et un brouillard noir s’étendait au-dessus des eaux. Ce n’est
que plus tard qu’interviennent les séparations des eaux avec les eaux d’une part et l’apparition du continent de l’autre. La présence de l’Esprit de Dieu annoncent une action divine en vue de
faire apparaître la vie.